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Date :
16/08/02
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Quelle honte,
depuis juin 2001 nous ne vous avons pas envoyé de journal de bord
alors que CALLIBISTRIS a encore parcouru bien des miles et qu' il a
offert à son équipage la possibilité de répondre positivement à
la plus fréquente de vos questions. Maintenant nous ne répondrons
plus "oui, nous avons eu du très gros temps mais une vraie
tempête, non, nous ne croyons pas". Et nous venons de passer
le cap des 50.000 (oui cinquante mille) miles parcourus depuis notre
départ de Noirmoutier le 14 mai 1997. Nous étions en France depuis
fin juillet 2001, ayant laissé CALLIBISTRIS bien au sec et à
l'abri à Huis ten Bosch, près de Nagasaki au Japon, lorsque le 14
mars de cette année nous avons repris l'avion pour rejoindre notre
bateau. Une toilette, quelques coups de rouleau et tout beau avec
son nouvel antifouling redevenu rouge, il a retrouvé le plaisir
d'être dans son élément. Encore quelques jours pour appareiller,
le temps de tout vérifier, faire les vidanges des moteurs, changer
les charbons des moteurs électriques, et bien sûr vérifier le
gréement et renvoyer les voiles. La grand'voile neuve reste dans un
coffre car l'ancienne dont le tissu est bien cuit a encore de belles
formes et nous espérons qu'elle nous emmènera jusqu'en Alaska.
Petite anecdote de notre séjour à Huis ten Bosch, dans la nuit du
23, un gros orage nous réveille et soudain nous entendons la
foudre. Oh ce n'était pas bien loin, probablement sur le beffroi du
village ! Le lendemain Richard était affairé sur son pont et
Jacqueline lui dit "la foudre n'est pas tombée bien loin"
"Eh bien non, nous dit Richard, sur nous" et il nous
décrivit sa nuit avec incendie à bord, télévision explosée,
toute sa chaîne stéréo brûlée et aussi tous ses instruments de
navigation ! dans l'ordre de ses préoccupations car américain
travaillant à la base américaine il vit à bord avec son épouse.
Enfin, le 30 mars,
nous disons au revoir à tous nos amis de la marina, et c'est le
départ pour Hirado que nous avions tant aimé l'année dernière
puis pour Fukuoka. Pour cette dernière traversée le vent nous
offre un grand largue 18 noeuds qui nous permet sous grand spi de
surfer à 13 noeuds, quel plaisir. Nous restons un peu plus
longtemps que prévu à Fukuoka car nous y rencontrons une
merveilleuse amie Linda, américaine mariée depuis 20 ans à un
japonais, avec laquelle nous passons des moments merveilleux.
Le 5 avril à l'aube nous quittons Fukuoka et la mer du Japon pour
passer le Kammon-Ko entre les îles de Kyushu et Honshu. Avant
d'entrer dans le Nippon Nakai, la mer intérieure japonaise nous
nous arrêtons à Moji pour la nuit et dés le lendemain passons
sous le grand pont pour aller à Hime Jima une petite île où, pour
la première fois au Japon, l'accueil est désagréable. Repoussés
par les pêcheurs, nous allions ressortir quand enfin un quidam nous
fait signe en nous montrant un quai ; nous nous dirigeons vers ce
quai et nous échouons dérive haute, heureusement ce n'était
qu'une bosse devant le quai et les fonds étaient suffisants
quelques mètres plus loin. Ensuite très belle promenade dans ce
village où la lumière du soir donne aux fleurs, aux rochers et aux
tortueuses souches d'arbres des couleurs et des reflets magnifiques.
Les citadins se révèlent beaucoup plus aimables et charmants que
les pêcheurs. Ensuite nous retournons sur l'île de Honshu, sur sa
côte nord à Beppu, ville célèbre pour ses sources chaudes, ses
honsen et ses jardins. Nous ne sommes pas déçus que ce soit par le
honsen public (les bains municipaux) ou par le merveilleux bain en
plein air avec vue sur la baie. Quand aux sources chaudes elles sont
le prétexte à de merveilleux jardins comme seuls les japonais
savent faire. Accueil très agréable du président du club qui se
souvenait avec émotion de la visite de Jean Lescure (tu portais la
barbe alors !) et rencontres bien sympathiques. Après une courte
escale dans l'île de Yashiro Jima, nous arrivions le 11 avril à
Hiroshima que dés le lendemain nous parcourrions avec émotion en
bicyclette. Un saut de puce et CALLIBISTRIS trouve une superbe place
le long d' un appontement à Miyajima, petite île au sud ouest
d'Hiroshima où les temples sont de toute beauté et celui qui est
bâti entièrement sur pilotis au dessus de l'eau avec son portail
loin en mer à marée haute est l'un des plus photographiés du
Japon. Une belle ballade pour aller voir d'autres temples dans les
collines s'offre à nous ; pas d'hésitation nous attaquons la
montée, visitons au passage un très beau temple et continuons
notre montée ne nous étant pas rendu compte qu'il fallait grimper,
redescendre, regrimper pour finalement arriver au dernier temple à
530m d'altitude, heureusement juste à temps pour prendre le dernier
téléphérique car Jacqueline aurait eu du mal à redescendre (bien
sûr les gens sensés et avisés font ce parcours en sens inverse).
Nous partons ensuite par la très étroite passe nord de la baie d'
Hiroshima, le Ondo Seto pour une petite crique de l'île Kurahashi
Jima. Tout au fond d'une baie dans laquelle il faut trouver un
passage au milieu des parcs à huîtres flottants nous apercevons un
petit voilier ; nous cheminons dans le labyrinthe des parcs et
finissons par voir devant le voilier une petite baraque et un homme
qui nous fait de grands gestes. De toute évidence il nous propose
de venir nous amarrer avec ancre arrière, nez sur le tout petit
ponton comme son bateau. Entre ce ponton et la terre un gros bloc de
polystyrène sert de navette bien instable. Toshifumi Kamise est
cuisinier et tient un restaurant de l'autre coté de la baie près
de Kure ; il est pressé de repartir pour y aller mais nous fait
promettre de l'attendre pour déjeuner le lendemain. Cette minuscule
crique, baptisée yacht club, est aussi son jardin potager et après
le superbe déjeuner qu'il nous avait préparé, il nous a invité
à nous y approvisionner. Il avait aussi fait chauffer au bois une
énorme marmite, celle de la potion magique d'Astérix, en nous
disant que c'était pour notre bain du soir à prendre à 17h30 sans
faute. Il y avait fait flotter des fleurs et des herbes parfumées.
Merveilleux. Deux jours après nous traversions le Bingo Nada et
commencions à comprendre les difficultés de navigation de cette
mer intérieure au milieu des immenses filets flottants séparés
par d'assez étroits chenaux dans lesquels le trafic des cargos est
plus proche de celui des camions sur une autoroute que de celui de
la Manche. Impressionnant. Le 19 nous sommes à Aioi où nous
retrouvons Xavier et Megumi, rencontrés il y a un an à Pusan et
avec eux nous allons à Himeji au Kiba Yacht Harbor, accueillis par
Tatsuki et Mizuru Senoo et où nous rencontrons le photographe
Taketoshi Yamasaki. Séjour qui aurait été génial si Michel ne
s'était sérieusement ouvert le genou droit sur le chariot d'
écoute de génois et si le médecin ne s'était pas contenté de
tout refermer avec une dizaine de points sans retirer les tissus
déchiquetés (malgré une 2° opération un mois après, ce n' est
toujours pas fini). Grâce à Xavier nous avons pu visiter le
superbe château Himeji-jo construit en1580 à l'intérieur de
fortifications bâties en 1333. Avec Xavier nous sommes passés sous
le fameux pont d'Akashi, magnifique et follement impressionnant par
le trafic des bateaux de toutes sortes et de tout tonnage qui sur
les quelques centaines de mètres de large se croisent, se doublent
et se suivent presque à se toucher. Il faut vraiment le voir pour
le croire et CALLIBISTRIS était bien petit sous ce pont ! Et ainsi
le 24 nous étions à Osaka d'où, aussitôt, nous prenions le train
pour Nara. Trois jours de promenade à pied dans cette délicieuse
ville de Nara et ses environs. Il y aurait tellement à raconter et
à vous montrer, ces superbes temples d'influence chinoise et ces
jardins en fleurs. Inoubliable. Partis d'Osaka le 2mai nous nous
sommes arrêtés à Gobo port de pêche où les pêcheurs nous ont
invité à partager leur sushi dans la halle aux poissons, puis à
Miwasaki avant d'aller au fond de la baie de Gokasyo dans un club
génial par sa gentillesse et ses installations, bar flottant le
jour, barbecue à terre le soir, et où sont venus nous rejoindre
Xavier, Senoo et Taketoshi qui nous ont questionné pendant des
heures afin de rédiger un article dans la très belle revue
"Kazi" et paru en juillet parait-il. Ensuite arrêt dans
les ports de pêche de A Nori Gyoko puis de Fuku Gyoko avant
d'arriver à Shimizu au pied du mont Fuji. Merveilleusement
accueilli par le Père Michel Gaultier (originaire de Noirmoutier)
nous passons avec lui des moments passionnants, mais malgré tous
ses efforts, allant même jusqu'à nous conduire à la cote 2500m,
nous ne verrons pas au grand désespoir de Jacqueline ce volcan
parfait qui reste dans les nuages.
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Fanfare américaine
Gobo
Le Jardin de Nara
Méli mélo de
chalutiers
Sushi, au feu !
Shimoda
Interview
L'article
du magazine "KAZI"
Izu Peninsula
Kodiac
Tempête
Trinquette
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Pour la première
fois Michel s'est fâché avec les douanes car le fonctionnaire venu
nous voir a écrit un texte sur une feuille et l'a affiché sur le
bateau ; nous demandons une traduction, c' est l'interdiction à
toute personne de monter à bord, et cela n'est pas signé ; avec le
Président du club et le Père Michel nous allons à la direction
des douanes. Le petit fonctionnaire a fait du zèle en nous
appliquant les règles des cargos en transit ; il faut sauver la
face et le président du club accepte de signer un papier autorisant
les visites sous sa responsabilité. Matsu-zaki sera notre escale
suivante et nous découvrons l'architecture très particulière de
la presqu'île Izu-hanto avant d'aller à Shimoda. A peine amarrés
au ponton que l'on nous avait indiqué , deux garde-côtes viennent
à bord en nous disant que Shimoda est "port fermé",
interdit aux étrangers et qu'il faut une autorisation spéciale !
Nous sommes habitués à voir les douanes à chaque port et à
remplir des formulaires mais cela c'est nouveau. Nous lui disons
qu'il est un peu tard pour repartir et qu'ensuite nous irons à
Aburatsubo, Katsu-ura et Choshi. Malheur ! Ces trois ports aussi
sont interdits (aux étrangers). Après une très longue discussion
il nous dit qu'il va essayer de trouver une solution (le lendemain
un officiel viendra nous apporter les autorisations pour ces quatre
ports) mais, nous dit-il il y a une bonne nouvelle pour vous, ce
soir et les deux jours suivants c'est la grande fête annuelle du
Kuro-fune que Shimoda célèbre avec pompe pour commémorer le
débarquement du Commodore Perry en 1856 qui a abouti à l'ouverture
des ports japonais aux bateaux étrangers ; et ceci nous est dit
sans sourire et sans lien de cause à effet. La pluie incessante ne
favorise pas beaucoup notre séjour dans cette ville intéressante
par ses maisons anciennes et ses beaux jardins et temples entourés
de jasmins exceptionnels et enivrants. Puis nous arrivons à
Aburatsubo, et le yacht club de Misaki Marine, le plus ancien club
du Japon, nous accueille merveilleusement. Nous en partons un peu
plus vite que prévu pour que Michel puisse être opéré à Choshi
où CALLIBISTRIS doit rester pendant le séjour de Jacqueline à
Paris. Une courte escale à Katsu-ura et le 22 mai nous sommes à
Choshi et le genou ré-ouvert le jour même. Le port est superbe,
les membres fort sympathiques et ils nous invitent à leurs joyeux
barbecues du week-end. Nous avons la chance de rencontrer toute la
famille Takase dont Fabienne (française d' origine) et Hirochi son
mari qui nous ont été une précieuse aide dans la préparation de
notre départ et surtout des amis bien agréables. Ils nous font
rencontrer le Père Ferruccio Brambillaska curé de la paroisse
catholique de Choshi, et d' ici peu évêque selon Fabienne.
Partie le 31 mai
pour Paris, Jacqueline reviendra le 13 juin avec de belles photos
d'Auguste fils d' Alexandre et Eve né le dimanche 9 juin à 5h le
matin. Le 15, fins prêts, nos amis sont là pour, sous une pluie
diluvienne, larguer nos amarres et échanger de grands adieux. Merci
à tous, sans oublier Mr Arikawa, Taka et tous ceux du port. A cette
occasion nous souhaitons remercier très chaleureusement tous ceux
que nous avons rencontrés à chacune de nos escales, grâce à vous
notre séjour au Japon aura été, d'un bout à l'autre sous le
signe de l'hospitalité. Sous la pluie donc mais avec un vent
agréable nous nous écartons de la côte pour aller chercher le
courant du Japon et en profiter pendant une journée le lendemain
avant qu'il ne tourne vers le sud-est.
Le soir du lundi 17
nous découvrons sur la carte météo une dépression toute ronde
qui sort de mer de Chine et au sud de Kyushu embouque le courant du
Japon. Elle va très vite et se creuse, la prévision est qu'elle
devrait être à notre hauteur mercredi après midi avec des vents
de 55 noeuds dans un rayon de 300 miles. Nous inclinons notre route
vers l' Est mais sans grand espoir et la prévision de mardi soir
montre une aggravation, les vents seront forts sur 500 miles au sud
et à l'Est de la dépression qui est toujours montrée comme des
cercles bien concentriques, mais plus grave elle est prévue passer
très près de nous.
Mercredi matin le baromètre commence sa descente et le vent de
sud-est devient frais 40 noeuds, nous avons 3 ris et la trinquette,
la mer se forme et nous ferlons la grand-voile avant la nuit. Nous
estimons la hauteur des vagues à 6m, vagues qui presque toutes
déferlent mais nous tenons bien notre cap à l' Est. En fin de
nuit, le vent a beaucoup forci 55 noeuds et rafales à 70 en
tournant au sud, la trinquette a explosé mais il reste le nerf de
chute et les deux laies inférieurs qui à demi enroulés nous
laissent les 2 ou 3 mètres carrés suffisant pour nous maintenir l'
étrave sous le vent. Vers 9h le vent est sud-ouest, la mer devient
démente ; nous avons toujours les vagues déferlantes de 6m de
sud-est mais nous recevons maintenant la très forte mer de
sud-ouest que la dépression entraîne avec elle depuis des jours.
Les vagues sont énormes, probablement 15 m, et très très raides.
Le vent continue de forcir, l'anémomètre ne descend pas au dessous
de 65 noeuds et dépasse parfois les 80 noeuds.
A un certain moment
une grosse déferlante de sud-est commence à nous coucher quand une
énorme venant de l'arrière s'écrase sur CALLIBISTRIS. Nous avons
l' impression d'être dans un sous-marin surtout quand sous la
pression de l'eau la manche à air de la cuisine qui n'était pas
complètement fermée débite comme un tuyau de pompier et inonde la
cuisine et par ricochet l'ordinateur portable sur lequel nous
recevions une carte météo. Evidemment le cockpit est plein
jusqu'aux hiloires et dés que le niveau est en dessous du capot de
descente nous passons l'inspection à l'extérieur. La capote a
été arrachée mais est toujours à bord, le grand pare brise
bâbord est éclaté , une grande fente qui lui laisse quand même
son efficacité et les planchers flottent un petit peu
désarticulés. Rien de bien grave donc. CALLIBISTRIS a un
comportement remarquable, toujours sous pilote automatique avec ses
deux mètres carrés de trinquette il file en fuite de la plus
grosse vague à 12 noeuds avec des surfs à 17 noeuds, dérive
principale entièrement relevée, dérive arrière basse. Sous
l'action des déferlantes venant du travers tribord il glisse sur la
vague sans se coucher et à aucun moment il n'est parti au lof ou à
l'abattée sous l' action des déferlantes arrière. Le spectacle de
la mer est très impressionnant, terrifiant dira Jacqueline. Par
inmarsat C nous recevons un appel de détresse d' un pêcheur
japonais qui, à quelques miles de nous a perdu deux hommes,
malheureusement nous ne pouvons rien faire et la température de l'
eau n' est plus que de 10°. Nous restons calfeutrés à bord,
sanglés dans nos harnais de voiture sur les banquettes du carré,
ce qui nous permet de sommeiller par intermittence. En fin de
journée le vent mollit, plus que 45 noeuds et les déferlantes sont
moins agressives. Hélas la météo d'inmarsat C nous apprend que si
la deuxième dépression de même type passe loin de nous, la
troisième doit arriver le lendemain sur nous, ce qu' elle fera mais
avec des vents beaucoup plus faibles qui ne dépasserons pas 50
noeuds et surtout une mer très forte mais qui reste raisonnable. Il
y aura au total 7 dépressions de ce type en une semaine mais pour
nous la 3° sera la dernière.
Le lundi 24 après midi c'est le calme plat, nous pouvons faire un
bilan. L' ordinateur portable est mort, nous le démontons
entièrement pour le nettoyer et le dessaler mais c'est trop tard,
la corrosion a fait son oeuvre et seul le disque dur semble
épargné (nous l'avions retiré aussitôt). La trinquette est
irrécupérable, le foc solent a quelques déchirures facilement
réparables et la capote, qui est la première urgence car il fait
un froid de gueux sur une mer à 6° peut être remise en place
assez vite car ce sont les glissières de fixation qui ont été
arrachées et perceuse et popeuse de rivets règleront le problème.
Jacqueline reste un petit peu choquée et nous décidons
d'abandonner les îles aléoutiennes et de faire route directement
sur Kodiak.
Le reste de notre
traversée sera plutôt calme, vents modérés à faible avec
quelques grands calmes plats pendant lesquels nous progressons au
moteur. Le 8 juillet, ayant parcouru 3300 miles, 24 jours et 16h
après notre départ de Choshi nous entrons à Kodiak Harbor.
L' Alaska sera un autre récit.
Sachez seulement que nous sommes en pleine forme, bien reposés,
émerveillés par tout ce que nous voyons et que nous avons un
nouvel ordinateur qui nous permet à nouveau de communiquer par
sailmail. Enfin pour la petite histoire au cours des 400 miles qui
séparent Prince William Sound et Cross Sound entrée de l' Alaska
vers Juneau nous avons passé le cap des cinquante mille milles
parcourus par CALLIBISTRIS depuis son départ de Noirmoutier en mai
97.
Amitiés à tous.
JaMi
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