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Date : 28/02/06
du 27 décembre 2005 au 21 février 2006
de Hobart à Adélaïde
Cliquer sur les vignettes
ci-contre pour agrandissement.
Carte du continent
australien, et loupe
sur la zone Melbourne-Adelaïde, pour mieux suivre ...
English version
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Adélaïde,
le 25 février 2006
Nous
avons retrouvé Callibistris le 27 décembre à Hobart, mais il n’y
avait personne sur le chantier où Callibistris trône dans toute sa
beauté. Cela nous permet de ranger nos affaires et de préparer le bateau
avant de nous balader à Hobart pour nous renseigner sur l’arrivée de
la course Sydney Hobart partie la veille. Il semble bien que les
conditions météo étant favorables, le record va être battu et le
lendemain à 8h nous sommes sur la ligne pour voir arriver sous foc seul
Wild Oats qui en un jour, 18h et 40 minutes bat le record de cette course
de 630 miles. Ce géant de 98 pieds sera suivi par 5 autres géants, Alfa
Romeo, Skandia, Konica Minolta et AAPT, ce dernier arrivant dans l’après
midi. Et puis, oh tristesse, la course est finie, sur les pontons les
équipages sont déjà repartis et personne ne s’intéresse aux bateaux
normaux qui arriveront le lendemain et les jours suivants et ne sont même
pas dans la course pour le classement en temps compensé. Nous qui avions
avancé notre retour pour voir la fête de l’arrivée. Ces super
voiliers devraient être hors course pour les classiques car ils tuent la
course, et avoir leur courses propres comme les 70 pieds de la Volvo Race.
Le
temps se dégrade, et ce n’est que vendredi 30 que Callibistris retrouve
son élément et après avoir fait les pleins et changé les batteries, le
samedi 31 nous allons nous ancrer devant le Royal Yacht Club of Tasmania,
à temps pour participer à leur soirée de réveillon où nous sommes
très bien accueillis. Nous avons aussi le plaisir de retrouver Martin à
bord de Lady Brides que nous avions connu en Nouvelle Zélande.
Lundi
2 janvier après midi, en revenant des courses nous constatons que
Callibistris dérape doucement, nous sautons dans l’annexe et rattrapons
le coquin qui trouve que la vase molle est insuffisante pour tenir un fort
vent. Nous reprenons le contrôle et allons chercher un mouillage libre du
Club. Avec le vent qui souffle maintenant à 45 nœuds la manœuvre est
acrobatique et dure pour les mains et les côtes de Michel, mais nous ne
regrettons pas quand le vent souffle en tempête durant la nuit, puis à
65 nœuds le mardi.
Enfin
prêts et avec une bonne météo, nous partons vers le sud explorer le D’Entrecasteaux
Channel vers le sud. Beau mouillage à Alexander Bay avec Sole Mio et son
capitaine John. Déception à
Woodbridge où, sur la jetée des pêcheurs, nous voyons un bateau
débarquer 1,6 tonne de langouste, sa pêche de la nuit mais pas moyen d’en
acheter une, c’est interdit, et cette pêche est déjà vendue et part
en Chine. Jacqueline se consolera en allant chercher du miel à la
miellerie voisine. Bon mouillage aussi à Port Espérance mais notre
préférence a été pour Port Cygnet un superbe mouillage en rivière
devant un adorable village.
Nous
sommes retournés à Hobart voir nos amis peintres pour un petite
retouche, puis après avoir passé une nuit sur notre corps mort du RYCT
car le vent de 40 nœuds dans le nez nous a enclin à différer notre
départ, le mercredi 18 janvier à 6h nous disons adieu à Hobart et au
bon plein nous descendons vers le sud pour passer le Cap Raoul puis Tasman
Island avant enfin de remonter vers le nord et nous arrêter en fin de
journée sur Maria Island à Chinamon Bay. Là surprise nous voyons
« Nordlys » que nous avions rencontré dans les Fidji. Hélas
ils doivent repartir car l’accès est très peu profond et du vent
arrive. Cette baie est superbe, bien abritée par tous les temps en
choisissant son mouillage en fonction de la direction des vents et pour
Callibistris il n’y a pas de problème de tirant d’eau. Tentative
infructueuse de pêche au casier de langouste et le lendemain il fait trop
mauvais.
Samedi
21 nous partons pour Triabunna, un charmant petit port de rivière. Nous
trouvons un excellent mouillage avant le chenal où le
superbe « Dancer » que nous avions rencontré aux
Tuamotus est en train de lever l’ancre. Nous apprécions notre petit
séjour dans ce petit village et le
lundi suivant nous partons sans vent pour Wine Glass Bay, le « most
beautiful anchorage in Tasmania », une très belle plage en arc de
cercle sur la péninsule Freycinet. Nous y rencontrons un jeune couple sur
un petit bateau et trois bateaux de pêche au repos pour quelques heures.
Nous sommes mouillés juste en avant des déferlantes qui avec le vent d’est
ballaient toute la plage, mais la tenue est bonne dans le sable. A notre
départ très tôt le lendemain, le vent est au nord-ouest et ce sera au
portant que nous sortirons de cette superbe baie. Nous avons 150 miles à
courir le long de la côte nord est de Tasmanie avant de passer le
Détroit de Banks entre la Tasmanie et
le groupe des Iles Furneaux. Le vent devenu Ouest Sud Ouest nous
déhale bien le long de Cape Barren Island et à l’aube du mercredi 25,
à l’étale de courant, nous nous présentons devant l’entrée est du
Franklin Sound pour passer la barre dans un alignement qui est un faisceau
laser extrêmement bien visible. En principe nous aurions du avoir un
minimum de 2 mètres d’eau, nous n’avons jamais eu moins de 6 m grâce
à la précision de barre de Jacqueline. La suite du chenal est bien
tortueuse et les alignements fort peu visibles mais il y a plus d’eau et
elle est très claire.
Et
nous arrivons à Lady Barron, le seul port de l’île Flinders, tout au
sud de l’île. Nous allons à couple d’un bateau de pêche rouge et
nous partons nous balader dans cet exquis village de pêcheur où tout le
monde est adorable. Dans l’après-midi, nous accueillons à couple un
fort sympathique couple canadien, Mary Anne et Larry avec lequel nous
allons passer de très bon moments, notamment lors d’une ballade dans le
nord de l’île pleine de souvenirs de l’extermination entre 1829 et
1834 des 135 survivants de la population aborigène de Tasmanie qui y
avaient été transplantés, pour être éduqués. Il n’y aura que 47
survivants qui retourneront à Oyster Cove en face de Hobart.
Nous
allons passer des moments délicieux, et toutes les soirées au pub pour
voir les Internationaux d’Australie et le brillant comportement un peu
triste d’Amélie Mauresmo.
Le
samedi 28 nos amis Canadien s’en vont vers le sud, et nous embouquons
Franklin Sound vers l’ouest avec 25, 35 nœuds d'est sud-est. Hélas
cela ne durera que le temps de sortir du Sound et le soir nous arrivons à
proximité des Iles Kent dans un brouillard à couper au couteau. Au
radar, et sans rien voir, nous nous faufilons entre les îles dans la
passe Murray et nous allons mouiller dans West Cove, sur Erith Island, en
face de
Deal
Island. La "cove" est un peu moins brumeuse, nous en voyons les
contours, ce qui nous permet de mouiller entre une ancienne épave et un
autre voilier. L’un des équipiers, Saxel vient prendre un pot à bord
et le lendemain, toujours dans le brouillard, nous décidons de partir
pour Melbourne. Après 24 heures sans vent, nous arrivons à l’entrée
de Port Philippe, énorme baie presque circulaire de 30 miles de diamètre
qui débouche dans la mer par une entrée étroite de deux miles de large
mais fort peu profonde. Il y a donc une barre redoutable par fort vent.
Nous passons une heure avant l’étale avec seulement 20 nœuds de vent
de sud-ouest et il faut quand même être vigilant dans des déferlantes
de 3 à 4 m. Une fois entrés, nous passons entre les bancs de vase du
chenal ouest étroit et peu profond, et c’est avec 40 nœuds de vent que
nous arriverons au Yacht Club de Sandringham où nous sommes très
gentiment accueillis.
Sandringham est à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Melbourne,
mais le centre ville n’est qu’à 25 minutes en train du Club et nous
sommes dans un environnement beaucoup plus sûr et surtout beaucoup plus
chaleureux qu’au centre ville où sont les 7O pieds de la Volvo Race. Et
nous allons les voir ces super bateaux. C’est formidablement
impressionnant de les voir à sec avec leur quille pendulaire, leurs
dérives latérales, mais que tout cela parait fragile. Ce sont des
budgets démesurés, pour une course qui était déjà folle avant de se
courir sur ces machines. Un monde dont nous sentons bien loin avec notre
Callibistris.
De
retour au Club, nous passons beaucoup de temps, buvons beaucoup de verres
avec nos nouveaux amis du Club et bien que sur un plan très différent
Callibistris n’a pas moins de succès que les Volvo.Ensuite
et comme nous avons décidé que notre route sera vers l’ouest, nous
partons en voiture pour nous faire une idée de ce que nous ne verrons
pas. Et nous allons visiter quelques merveilles, Metung, Lakes Intrance,
Eden, Tilba, sur notre belle route côtière vers Sydney. Sydney, sa rade
que nous avons sillonnée en ferry, son Opéra, ses petites banlieues de
luxe, c’est cela Sydney et il ne faut voir que cela avec la côte
sauvage jusqu’à Palm Beach. Nous y avons rencontré beaucoup de
plaisir.Il faut aussi parler des eucalyptus qui font le bonheur de
Jacqueline et pendant toute notre route, nous serons béats devant leur
diversité, leur splendeur, leurs tourments, leurs écorces perdues, leur
peau plissée, et toutes les teintes de celle-ci.
Pour
le retour vers Melbourne, nous choisissons la route intérieure
Après Canberra qui dans son oasis s’est éparpillée sur des
dizaines de kilomètres, (entre deux rues il y aurait la place de loger
une ville !), nous prenons la direction des montagnes et c’est au
bord du lac Jindabyne que nous passons après une longue ballade à pieds
une superbe soirée avec des Ecossais en vadrouille.
Nous
retournons à bord de Callibistris que nous avions abandonné pendant 8
jours à temps pour voir depuis le club le match race revanche entre John
Bertrand et Dennis Conner à bord de deux 70 pieds puis le dimanche 12
février, le départ de la Volvo Race vers Wellington.
Au
petit matin le mercredi suivant, nous quittons Sandringham, à 10h nous
passons la barre de Port Philip et avec un vent bien agréable nous
prenons un cap à l’ouest vers Port Fairy, un merveilleux tout petit
port de pêche à l’embouchure de la petite rivière Moyne. Tout y est
charme et calme, un véritable rêve. Nous nous en échappons une journée
pour aller visiter de terre ce que nous n’avions pu voir de
Callibistris, la magnifique côte des 12 apôtres et de baie des îles,
ces falaises découpées, taillées, sculptées par la mer et le vent sont
de toute beauté.
Après
une traversée de deux jours avec du vent et sans problèmes nous sommes
arrivés mardi 21 février au Royal South Australian Yacht Squadron à
Outer Harbour au nord d’Adélaïde. En arrivant, nous avons juste avant
d’entrer dans la marina vu qui était le paquebot qui à 3h du matin
nous avait doublé dans le goulet de Blackstairs après que nous lui ayons
proposé, ce qu’il avait accepté, I very much appreciate, de nous
dérouter pour le laisser passer (depuis une certaine aventure
brésilienne nous n’aimons pas beaucoup avoir juste dans l’axe
arrière un gros bateau très rapide), Queen Elisabeth II.
Outer
Harbour est au débouché de la rivière qui va au port de commerce de
Port Adélaïde. Adélaïde en est à une dizaine de km. C’est une
superbe ville, joyeuse, jeune et vivante. Un petit carré central forme le
centre ville, il est entouré d’une grande ceinture verte, parcs, golfs
et après cette ceinture verte les banlieues résidentielles, le plus
souvent très agréables et les banlieues industrielles. Nous nous y
plaisons beaucoup, le musée a
des toiles de peintres ayant eu des relations avec l’Australie très
intéressantes. Hier nous avons assisté à la parade
« Fringe » qui marque le début du Festival d’Adélaïde, et
nous avons apprécié que les handicapés soient une part importante de
cette parade. Avec Marie-Noëlle que nous avons rencontré ici grâce à
Bertrand, nous avons un guide idéal pour nous faire aimer cette ville.

Nos
prochaines étapes en Australie seront Espérance, Albany et Fremantle.
Amitiés
à vous tous,
Jacqueline
& Michel Hennebert |
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Wild
Oats
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Ancien et Modernes
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Kangourou
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Curieux !
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Chinamon's Bay
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Freycinet Peninsula
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Wine Glass Bay
Coucher de soleil
sur WGB et ...
plus
tard
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Accès à Lady Barron
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Sydney
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Opéra de Sydney
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Baie de Sydney
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Ericsson au départ
de la Volvo Race
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Callibistris à
Sandringham
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Les Douze Apôtres
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Eucalyptus, noeud
Oh ... Michel !
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Arch Bay
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Petite Baie
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Bay of Islands |
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Date
: 12/04/2006
Adélaïde à Fremantle
Loupe
sur la zone Melbourne-Adelaïde
Loupe
sur la zone de Fremantle
English version
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C’est de Fremantle que nous vous envoyons ce court
journal. Pour ceux qui ignorent encore un peu la géographie des coins du
monde où Callibistris n’est pas allé, Fremantle est le port de Perth,
ville qui est située sur la non navigable rivière Swan à une vingtaine
de kilomètres de la mer. Perth est la capitale de Western Australia, un
état géant capable de contenir à la fois le Texas et la Nouvelle Zélande
et bordé de 12.000 km de côtes. Jusqu’en 1987, Fremantle était un
petit village de pêcheurs et de dockers, l’America Cup en a fait la
banlieue de luxe de Perth. Mais nous y reviendrons. Nous vous avions laissé
alors que nous venions d’arriver à Adélaïde, capitale de
South-Australia.
Nous vous avons déjà dit notre plaisir de découvrir Adélaïde, nous
devons vous raconter ses environs que nous a fait découvrir Marie-Noëlle.
Murray River, le plus grand fleuve d’Australie est la frontière entre
South Australia et New South Wales, il court sur 2.700km avant de se jeter
dans Encounter Bay par un vaste delta sableux non accessible par mer même
aux petits bateaux. En revanche, le fleuve est navigable pratiquement sur
toute sa longueur. C’est à Mannum que nous sommes allés voir ses
pittoresques bateaux à aubes et les innombrables motor-boats, ancrés à
touche-touche sur la berge, certains habités en permanence. Un petit tour
sur la rivière nous permet de voir les grandes falaises qui ont été
sculptées par la rivière.
Notre plus belle découverte fut celle de Kangaroo Island. En voiture nous
redescendons la péninsule de Fleurieu pour prendre un bac au Cap Jervis
qui nous ferra traverser le Backstairs Passage que Callibistris avait
franchi pour aller à Adélaïde. Débarqués à Penneshaw, nous allons
voir American River, pratiquement le seul bon mouillage de l’île,
d’accès très peu profond, assez beau mais très isolé. Nous avons aimé
nous promener sur la plage de Seal Bay au milieu des otaries qui nous ont
rappelé nos ballades en Géorgie du Sud (mais ici beaucoup plus chaude)
puis dans la forêt très claire et lumineuse, si particulière à
l’Australie découvrir les gras koalas roupillants, coincés dans des
fourches d’arbres ou fleuretant avec leur compagne. Ensuite nous
rejoignons, dans le parc national de Flinders Chase, notre bungalow où
après nous être baladés au milieu des kangourous, nous avons dîné sur
notre terrasse, des dizaines de perroquets jacassant sur l’herbe à
quelques pas de nous en attendant le coucher du soleil. Plaisir. Le
lendemain tôt pour y être avant la foule des tours organisés, nous
allons découvrir les rochers aux formes tourmentées de Kilpatrick Point
puis le magnifique Cape du Couedic.
Voilà un nom français, breton même comme il y en a tant en Australie.
Toute cette présence française provient de l’extraordinaire travail de
cartographie et de recherche scientifique faite par l’expédition Baudin
de 1800 à 1804. S’il fût un piètre colonisateur, (mais Napoléon
avait sûrement d’autres soucis que de s’approprier l’Australie) il
partageât toutes ses découvertes avec Flinders lors de leur fameuse
rencontre a Encounter Bay, à coté de Kangaroo Island ; son travail
scientifique et de peinture par Charles Alexandre Lesueur et Nicolas
Martin Petit des végétaux et animaux découverts, est resté inégalé.
Le Samedi 4 mars nous quittons Adélaïde, Outer Harbour, pour franchir le
fameux Australian Bight, un grand golfe de Gascogne où il n’y a aucun
refuge possible. Le vent est favorable, variant de nord-est à sud-est
mais assez faible après un départ un peu musclé. Mercredi soir, le 8
nous entrons dans l’archipel de la Recherche, un très grand plateau
rocheux, avec quelques îles et beaucoup de rochers, peu cartographié. Au
lever du jour nous sommes dans la partie un peu plus délicate, mais très
belle près de terre au milieu d’îles tellement semblables à la
Bretagne Nord qu’elles nous paraissent familières. En fin de matinée
nous mouillons devant Espérance, 847 miles pour traverser ce fameux
Bight.
Nous gonflons l’annexe et sommes superbement accueillis par les membres
du Yacht Club, (et par le douanier) qui nous suggèrent de venir sur le
quai public.
Rentrés à bord nous voyons arriver nos amis Annette et David et leur
beau NORDLYS, un Swan 47. Leur ancre n’accrochant pas nous leur
recommandons le quai public où nous allons les rejoindre le lendemain,
nous préférons toujours être sur un quai, même peu confortable, les
rencontres étant beaucoup plus faciles et riches. Nous allons même être
invités à un pot par les membres de l’Alliance Française, ce sera la
première fois. Nous sommes reçus dans un superbe ranch, au Club et avons
ainsi un temps merveilleux dans cette petite et charmante ville.
Nous attendons deux jours que le vent rebascule à l’est et à l’aube
du dimanche 19 mars, NORDLYS et nous prenons la mer, eux directement pour
Fremantle, nous pour Albany. Temps superbe, comme d’habitude l’après-midi,
le vent est frais 30/35 nœuds quand nous arrivons à Albany, impossible
de descendre la grand’voile bloquée par un petit boulon qui s’est dévissé.
Nous allons mouiller dans l’entrée de la baie Princess Royal juste après
le chenal d’accès et avec ce vent Callibistris rappelle violemment sur
son ancre pendant que Michel va rapidement en tête de mat pour débloquer
la voile. Après quelques minutes tout est dans l’ordre, l’ancre n’a
pas bougé alors que la baie est réputée pour sa mauvaise tenue ! Nous
relevons l’ancre et avec les conseils par VHF d’un skipper de la société
de promenade en mer nous allons le long du quai public où nous sommes très
bien. Ici encore les visiteurs ne manquent pas, nous allons à un barbecue
à Emu Point Marina, dans Oyster Bay et le lendemain, surprise, nous
sommes invités par Wendy et Philippe pour déjeuner et voir leur clinique
pour jeunes kangourous. Très amusant et surprenant de voir Wendy venir
nous chercher avec en bandoulière un sac dans lequel se prélasse Mandoo
un jeune de 18 mois. Nous passons un délicieux et très agréable temps
avec eux.
Le musée d’Albany nous réserve une agréable surprise avec une très
belle exposition sur l’expédition Baudin.
Dimanche 19 mars, vent d’est sud est superbe nous quittons Albany vers
8h, passons la pointe d’Entrecasteaux dans la nuit et à 7h nous sommes
par le travers du redouté Cap Leeuwin, 175 miles après avoir quitté
Albany. Pour nous tout est bon, le vent de 30 nœuds nous fait bien
avancer, nous pêchons une belle bonite et la mer est très raisonnable.
C’est notre deuxième des trois grands Caps. Nous pensons que le Cap Sud
de Steward Island au sud de la Nouvelle Zélande est beaucoup plus
impressionnant et dangereux, bon mais !
En tous cas pour nous il a été clément. Ensuite hélas le vent est tombé
et c'est à la nuit que nous sommes arrivés après le cap Naturaliste,
dans l'immense et très calme baie Géographe (que d'évocations de notre
grand explorateur Baudin) pour aller mouiller devant la plage de Quindalup
où il n'y a rien mais réputée pour offrir un très grand calme quelque
soit le temps. Nous mouillons au large dans quatre mètres d’eau et au
lever du soleil nous nous rapprochons du mouillage. Très gentiment, Tony
et Judy, à bord de ANDANTE II, nous proposent de prendre le corps mort
d’un de leurs amis et c’est très en sécurité que nous laisserons
passer le coup de vent annoncé.
Malgré tous les avis qui nous avaient annoncés le martyre pour aller
vers l'ouest sur cette côte sud, nous n'avons eu comme nous l'espérions
que du vent d'est en ce mois de mars, et nous avons découvert des
merveilles, sûrement plus fascinantes que la mer de corail. Nous ne
regrettons vraiment pas notre choix.
Vendredi, le 24, nous sommes à Burnburry où Tony nous prend en charge
pour nous emmener faire vérifier notre petit hors bord Suzuki, et notre
alternateur. C’est un homme très agréable que nous reverrons à
Fremantle.
Dimanche nous mouillons devant la plage de Manduran, une création
artificielle à partir d’un lagon naturel d’un « Port Grimaud ».
Belle réalisation qui semble être de grande qualité si l’on en juge
par le port de pêche et la marina que nous visitons en annexe.
Lundi 27 mars nous arrivons à Fremantle, dans Success Harbour qui abrite
le Fremantle Sailing Club. Nous y sommes remarquablement bien accueillis
et retrouvons Nordlys. Avec un très grand plaisir nous retrouvons John et
Pam que nous avions rencontré en 2003 aux Tuamotu alors qu’ils
terminaient leur tour du monde à bord de « Joyeste ». Ce sont eux qui
nous avaient convaincus de venir à Fremantle par la côte Sud. Nous
allons y rester un peu plus d’un mois, d’une part parce que Jacqueline
doit rentrer en France du 12 au 27 avril et d’autre part, il est préférable
d’attendre le début mai, fin des cyclones, pour monter vers le nord.
Notre programme est de visiter le plateau corallien des Abrolhos, Sharck
Bay, faire les formalités de sortie à Carnarvon pour partir vers les
Cocos Islands. Ensuite cela sera l’île Rodrigues fin Juin puis l’île
Maurice.
Amitiés à vous tous,
Jacqueline & Michel Hennebert |
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Jacqueline, aux anges
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Wendy et Wandoo
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Date
: 14/07/2006
De Fremantle à Maurice, via les Cocos et Rodrigues
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Nous sommes restés longtemps à Fremantle, notre plus longue escale. Il faut dire que l’accueil des membres du Fremantle Sailing Club a été des plus chaleureux et Jacqueline en a profité pour faire un saut de quinze jours en France. Nous étions très bien, choyés par les uns, équipés d’un moyen de transport par d’autres (merci Pam et John), nous pouvons faire nos courses, nous promener, aller voir sur la plage, sous les arbres envahis par les perroquets rouges, jaunes, verts et bleus, le soleil se coucher sur la mer dans un charivari assourdissant... Explorer Perth et Fremantle, Perth la grande et son centre animé, Fremantle et ses innombrables cafés, ses petites boutiques, ses bons restaurants et sa joie de vivre, cela nous empêche de voir le temps s’écouler et c’est tout surpris au retour de Jacqueline qu’il nous faut constater que le temps des cyclones est derrière nous mais que nous devons aller vers le nord si nous voulons éviter les tempêtes d’hiver.
Jim et Margaret nous ont demandé de faire un petit exposé aux membres du
club et ce sera le jeudi 4 mai. Nous avons préparé un dvd d’une heure montrant nos meilleures images du Groenland, un pays peu connu des australiens, et un cd d’une cinquantaine de photos pour montrer ce qu’est Callibistris. 70 personnes sont là pour nous poser des questions dans une atmosphère bien sympathique. A 21h30, nous saluons tout le monde, allons à bord, larguons les amarres et à 22h nous sommes en route pour l’archipel des îles Houtman Abrolhos.
Nous allons vers le large pour sortir de la ligne des 200m de profondeur. Sur le plateau continental les casiers à langoustes sont tellement nombreux, avec sur chaque ligne deux, trois ou quatre flotteurs. Ce sont de véritables pièges à bateaux, impossibles à voir la nuit et souvent difficiles à voir de jour. Ils règnent sur toute la côte Ouest de l’Australie.
Navigation agréable avec un vent de 15/20 nœuds mais quand nous arrivons du large entre le Groupe Pelsaert (le plus sud) et le groupe Easter, il pleut et il y a du brouillard, nous devons donc renoncer à entrer dans les coraux du sud qui ne sont pas cartographiés car slalomer au milieu des coraux impose une très bonne lumière. Nous décidons donc d’entrer dans le groupe Easter qui est parfaitement cartographié et balisé et nous allons chercher un corps mort dans le Nord de Rat Island. A marée basse nous voyons
que nous sommes dans un étroit passage entre des coraux et un banc de sable mais à marée haute nous avons l’impression d’être en pleine mer, et pourtant nous sommes remarquablement bien protégés et nous aurons une nuit très calme.
Nous continuons ensuite notre route vers le nord et après une vingtaine de milles
dont la moitié dans les coraux, nous approchons dans le groupe Wallabi (au nord) de Pigeon Island et nous nous faufilons entre sa pointe nord et les coraux de East Wallabi Island pour aller mouiller devant le village des pêcheurs. Il y a là une vingtaine de bateaux qui sont là pour six mois, parfois en famille, pour la saison de pêche à la langouste. Nous allons à terre sur les pontons et entre les logements, certains très rudimentaires, d’autres presque luxueux. Nous rencontrons Peter, retour de pêche avec qui nous avons une longue discussion. Retour à bord, puis vers 18h nous retournons à terre voir le bar où se réunissent les pêcheurs. Il n’y a que quelques jeunes mais très vite, Peter arrive et nous emmène chez son frère pour un somptueux barbecue, homard, poisson et viande sans oublier les bonnes carottes en papillotes. Et au cours de la discussion Peter nous propose de passer une journée à la pêche avec lui. Et à six heures le lendemain, il fait encore nuit, « Cathy » vient accoster Callibistris et nous sautons à bord. Cathy est un superbe bateau en aluminium de 17m avec une propulsion par jet, ce qui lui assure un tirant d’eau très faible, 35cm et 15cm seulement à pleine vitesse de 28 nœuds. C’est nécessaire puisque Peter s’est spécialisé dans la pêche sur les coraux à fleur d’eau. Un tiers de ses casiers sont là, les autres beaucoup plus rapides à relever et à poser sont en mer sur le reef dans dix à vingt mètres d’eau. Peter a un aide, un jeune de
25 ans, mais c’est lui qui assure le tri des langoustes, une taille minimum et il faut éliminer les femelles fertiles, finalement les trois quarts sont remis à l’eau, il est vrai que l’on est proche de la pleine lune peu favorable à la pêche.
En fin de pêche nous nous arrêtons dans une zone de corail pour tremper une ligne et nous ramenons deux très belles dorades rouges vertes et bleues de 3 et 4 kg.
Dîner délicieux et bien arrosé à bord de Callibistris et le lendemain nous quittons cette si sympathique île Pigeon pour Shark Bay, à l’angle nord-ouest de l’Australie. Arrivée à l’entrée sud au petit matin avec un agréable vent de sud-est qui nous assure une mer plate et pas de barre. Nous suivons le chenal très bien balisé et à la sortie nous coupons tout droit sur Denham, là encore bon balisage pour passer sur les bancs de sable et nous mouillons à l’ouest de l’entrée du chenal. Denhan est une petite ville bien sympathique et très animée cette semaine car il y a le grand concours de pêche. Le jeudi 11 nous sautons dans le petit bus de Jenny pour aller visiter Shell Beach, une gigantesque plage de petits coquillages blancs dont les couches inférieures se sont agglomérés et sont exploitées en carrière pour faire des blocs de construction, ainsi l’église de Denham est-elle en blocs de coquillages. Et surtout nous allons voir les stromatolites, ces organismes, ou plutôt pierres vivantes qui seraient à l’origine de la vie sur terre par leur capacité fantastique à transformer l’eau de mer en oxygène. Fascinant !
Le lendemain c’est la fête pour la fin du concours de pêche et après une courte nuit de repos nous partons pour le cap Perron. Nous mouillons presque à la pointe juste sous une de ces belles falaises rouges et le spectacle au coucher de soleil est d’une beauté exceptionnelle.
Dimanche 14 mai nous entrons à Carnavon, personne ne répond à la VHF à part un plaisancier du club dans la rivière et que nous prenons pour quelqu’un du port, confusion ! Finalement nous nous mettons à couple d’un pécheur et voyons arriver les douaniers. Carnavon est une toute petite ville sympathique, et ce serait sûrement une très bonne escale de départ si les tarifs du port étaient plus raisonnables. Consolation la TIPP sur notre gasoil nous sera remboursée.
Mercredi pour notre départ, les douaniers ont disparu pour deux jours, heureusement la secrétaire a nos papiers de sortie prêts et en fin de matinée nous reprenons le chenal et en route pour les Iles Cocos Keeling avec un bon vent de sud-est.
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Loupe
sur les Îles des Cocos (Keeling)
12°Nord, 96°Est, jeudi 25 mai vers 17h15 nous assistons à un superbe coucher de soleil sur l'atoll sud, le seul navigable, et une heure après, la nuit est noire de noir quand nous entrons dans l'atoll, un ancien cratère de volcan. Sur 100m de distance les fonds passent de 600m à 10m dans la passe d'entrée. Il y a du vent et du courant, mais la carte est très précise et nous mouillons avant les coraux parmi lesquels il faudra se faufiler le lendemain pour trouver notre mouillage bien abrité. Et ce sera à l’aube, en effet le cargo mensuel a mouillé juste à coté de nous et il a fallu déménager en vitesse juste sous un grain de pluie. Le coin à l'air idyllique, sable blanc et fin, coraux, eau transparente turquoise à 27°. Notre petite traversée de 1240 miles depuis Carnavon, s'est très bien passée en 8 jours malgré trois jours de vent faible, en particulier dimanche, en 24h sous spi 70 miles seulement parcourus, vent de 2 à 8 noeuds. Hier, quelques heures avant notre arrivée nous avons passé le cap des 70000 miles depuis notre départ il y a 9 ans. Bisous et champagne. Il nous reste un peu plus de 10000 miles à courir avant notre retour à Noirmoutier et la fin de cette grande ballade.
Les Îles
des Cocos sont australiennes et ce sont deux atolls distants de vingt milles, celui du nord étant un cratère fermé, et étant une réserve on ne peut y débarquer. Celui du sud est un vaste
cratère avec un accès profond au nord et un accès peu profond à l’ouest. De nombreuses îles basses constituent l’atoll en forme de fer à cheval mais trois îles seulement sont accessibles. Direction Island est inhabitée mais l’eau sous son vent est relativement profonde et abritée et c’est là que doivent ancrer les voiliers de passage ; sur cette ravissante petite île aux eaux turquoises il y a un abri pour les barbecue et oh surprise un téléphone qui est très clair mais impose une carte.
Au sud de cette île, Home Island abrite la communauté malaise musulmane, environ 500 personnes et nous aimerons bien cette île que nous visiterons en
détail guidés par les enfants de l’école qui nous expliquerons faune, flore et aussi leurs coutumes, une façon pour eux d’exercer leur anglais balbutiant. Aller à Home Island ce sont 15 à 20 minutes en annexe, trempés à l’aller et amusantes au retour vent arrière avec parfois 45 nœuds de vent.
Une navette rejoint plusieurs fois par jour Home Island à West Island de l’autre coté du lagon. West Island abrite 150 habitants, pour l’essentiel les fonctionnaires australiens, l’aéroport (international bien sûr) et la zone de quarantaine pour les animaux allant en Australie, les 8 éléphants thaïlandais, attendus depuis un an, devaient arriver le jour de notre départ..
Nous passerons un très bon temps dans ce bel atoll, malgré les vents forts et désagréables quand ils soufflent du sud-ouest et les pluies vraiment très abondantes.
Partis mercredi 7 juin de Cocos Keeling, nous avons donc navigué pendant 11 jours et 4 heures pour parcourir les 1993 miles qui nous séparaient de Rodrigues que l'on dit si aimable à ses visiteurs. La mer de manière générale nous fut douce et gentille et le vent très favorable mais turbulent nous a empêché de nous ennuyer en nous imposant de fréquentes manoeuvres. Un petit peu de pluie au début pour nous rappeler les Cocos, trois cargos croisés de nuit et un beau poisson font l'essentiel d'un carnet de bord d'une superbe et rapide traversée. A l'arrivée, à Port Mathurin, le premier officiel à venir nous visiter, le service de santé, Raj de son nom, sort de sa serviette bananes et goyaves en guise de bienvenue.
Il y a tant à dire de Rodrigues, où ancrés dans le port nous allons passer des jours merveilleux, séduits par la gentillesse des habitants, le champion des régates passera une nuit pour nous copier les plans de sa pirogue si typique de Rodrigue, par la beauté de ses paysages, la plage de «
Baie d’Argent », les grottes immenses de « caverne patate » et cette route fantastique qui descend sur l’exceptionnel lagon de « Port Sud Est ». Et il ne faut pas oublier la délicieuse cuisine de Françoise Baptiste et d’autres.
La météo est bonne entre deux fronts et nous partons le 28 juin avec un bon vent de sud, sud-ouest. Le vent à 60°, nous en avions perdu l’habitude, varie incessamment de 10 à 40 nœuds et à cette allure nous impose des changements de voiles très fréquents mais en 48 heures nous avons avalé les 358 miles et nous entrons à Port Louis sur l’île Maurice.
Michel est ravi de rencontrer sa famille qu’il ne connaissait pas et surtout sa tante Mildred 94 ans qu’il n’avait pas vu depuis 35 ans. Alerte au possible elle viendra prendre un thé à bord.
Les choses sont un peu compliquées à Maurice pour les bateaux de passage, mais après 15 jours de négociations nous avons trouvé une solution pour abriter Callibistris, le faire garder et avoir la permission de retourner en avion pour deux mois en France avant de revenir fin septembre pour notre dernière grande étape, Maurice, Durban, Cape Town, Sainte Hélène, Cap Vert, Azores et Noirmoutier.
Amitiés à vous tous,
Jacqueline & Michel |
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